jeudi 20 octobre 2016

A tout seigneur tout honneur, le premier ouvrage dont j'ai envie de vous parler n'est pas vraiment une nouveauté : Inconnu à cette adresse, de Kressmann Taylor, publié pour la première fois en 1938 dans le journal américain Story Magazine.


 S'il y a un livre que je regretterai toujours de ne pas avoir écrit, c'est bien celui-là !

Ce roman bref et dense est constitué d'une vingtaine de lettres échangées entre deux amis, de novembre 1932 à mars 1934.
L'un, rentré depuis peu chez lui en Allemagne, assiste avec un enthousiasme grandissant à la montée du nazisme. Ce qui suscite l'inquiétude de l'autre, juif américain resté à San Francisco pour s'occuper de la galerie de peinture qu'ils tenaient ensemble jusque là. Leur correspondance, d'abord fraternelle et chaleureuse, change peu à peu de ton au fur et à mesure que l'Allemand adhère aux thèses de Hitler, notamment en ce qui concerne les Juifs.
Jusqu'au dénouement, d'une foudroyante efficacité.

La grande force du livre - outre le choc de la fin bien sûr -, réside dans ce qui n'est pas raconté. Ce qui se passe au-delà des lettres, dans les silences, le non-dit. Ce qu'on devine, et qui fait froid dans le dos. Un modèle du genre, tant dans l'économie de moyens que dans l'effet produit.

Je suis une inconditionnelle de cet ouvrage, qui rassemble sur une soixantaine de pages puissance de la fiction et choix narratifs impeccables.
Tous ceux qui travaillent avec moi en atelier d'écriture le savent d'ailleurs déjà !


vendredi 14 octobre 2016

Depuis le temps que je vous l'annonçais sur le site des Mots Vagabonds... Le voici enfin, ce blog !

Mais au fait, pourquoi ce nom malicieux ? Que vient faire une souris dans un atelier d'écriture, hormis grignoter les pages des livres oubliés ? Quant à la luzerne...
???

Autant vous l'avouer, j'ai un faible pour les souris. Petites, curieuses, vives, gourmandes, leurs yeux en boutons de bottine et leurs oreilles rondes toujours à l'affût, elles trottinent sans répit en dévorant tout ce qui leur tombe sous les pattes avec un enthousiasme dévastateur.
De là à penser que j'en fais autant dans les dictionnaires, les encyclopédies et l'immense vivier d'Internet, aussi bien pour préparer mes ateliers d'écriture que pour le plaisir de la découverte, il n'y a qu'un pas que je franchis allègrement !
 
http://lostin-echo.tumblr.com/post/39593942412#

Bon. Et la luzerne ?
Plante fourragère identifiée comme telle il y a 10.000 ans en Asie mineure, elle s'est peu à peu propagée sur tous les continents au gré des migrations, jusqu'à être cultivée dans le monde entier depuis le XVème siècle. Ses nombreuses qualités en font aujourd'hui un des emblèmes de l'agriculture durable. Sans compter que les abeilles en raffolent !
Le mot lui-même serait emprunté au provençal luzerno, "ver luisant" mais aussi "luzerne" en raison de l'aspect brillant de ses graines - terme à son tour issu de luzerna, "lampe" ou petite lumière en ancien provençal (http://www.cnrtl.fr/etymologie/luzerne/substantif).
Symbole d'une agriculture respectueuse de notre environnement, petite lumière modeste au nom provençal éclairant nos Mots Vagabonds en pays d'Aix... il me semble tout naturel de placer ce blog sous ses auspices.
Mais la raison principale de sa présence ici est plus prosaïque. J'aime la rencontrer au détour d'un chemin, ou s'égayant follement au milieu d'une prairie, jolie plante têtue de couleur mauve ou jaune selon qu'elle est cultivée ou non. Et la délicate hélice de son fruit me fascine.

Medicago sativa - La Coma - IB181 (Alfals). By Isidre blanc (Own work)
[CC BY-SA 4.0 (http://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0)] via Wikimedia Commons https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=49970627

Alfalfa-12, By Philmarin (Own work) [CC BY-SA 3.0 (http://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0)] via Wikimedia Commons, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=18409967


Bienvenue, donc, sur le blog des ateliers d'écriture des Mots Vagabonds !
Et longue vie à notre petite souris dans la luzerne...